Malgré les multiples alertes et les mises en garde des autorités provinciales, un réseau mafieux bien identifié continue de tirer profit de la détress
Malgré les multiples alertes et les mises en garde des autorités provinciales, un réseau mafieux bien identifié continue de tirer profit de la détresse des victimes de la guerre de six jours. Sous le faux prétexte d’un mandat émanant du Fonds spécial de réparation des victimes des activités illicites de l’Ouganda en République démocratique du Congo (FRIVAO), ces individus orchestrent une vaste opération d’escroquerie dans le territoire de Banalia.
Cette guerre fratricide, qui opposa en 2000 les armées rwandaise et ougandaise à Kisangani, a laissé des séquelles profondes dans les esprits et les chairs. Aujourd’hui, ces blessures sont rouvertes par une poignée d’individus sans scrupules, exigeant aux victimes des montants allant de 30.000 FC à 50.000 FC pour un supposé enregistrement en vue d’une indemnisation par le FRIVAO.
Face à cette vague des dénonciations, le gouverneur de la province de la Tshopo, Paulin Lendongolia Lebabonga, a convoqué le week-end dernier, une réunion stratégique avec les différentes structures de Banalia. À cette occasion, il a fermement dénoncé l’usage abusif du nom du FRIVAO par des personnes non mandatées. Pourtant, à peine la réunion close, ces mêmes individus ont repris leurs activités illégales, jetant la confusion et semant la méfiance au sein de la population.
John Moke, secrétaire général de la Dynamique des Jeunes de Banalia, n’a pas tardé à relancer l’alerte. Il accuse un groupe dirigé par un homme se présentant comme président de la société civile Forces Vives d’être à la tête de cette opération mafieuse.
« Le FRIVAO est une institution publique placée sous la tutelle du ministère de la Justice. Nul n’a le droit d’agir en son nom sans mandat officiel. Nous demandons aux autorités de prendre des mesures concrètes pour stopper cette escroquerie. », a-t-il martelé.
Et d’ajouter :
« La population locale, soutenue par ses leaders communautaires, demande au FRIVAO de rejeter toute liste issue de ces collectes frauduleuses, et de ne pas associer ces personnes au processus officiel d’identification des victimes. Elle réclame également l’envoi, sans délai, d’équipes officielles du FRIVAO encadrées par l’État.»
Dans un contexte national encore marqué par des conflits armés et une instabilité persistante, la manipulation de la souffrance des victimes pour des intérêts privés est une bombe à retardement sociale. Il est urgent de restaurer la confiance, protéger les victimes et empêcher l’exploitation de leur mémoire.
« La mémoire des victimes mérite mieux. Leur droit à réparation doit être protégé, non marchandé. », conclut John Moke.
La Rédaction
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