La nuit du 23 au 24 décembre 2024 restera gravée dans la mémoire des habitants de Goma, en République Démocratique du Congo, comme une tragédie qui a
La nuit du 23 au 24 décembre 2024 restera gravée dans la mémoire des habitants de Goma, en République Démocratique du Congo, comme une tragédie qui a frappé en plein cœur la communauté locale. Patrick Ushindi, un jeune taximan de 21 ans, a été abattu alors qu’il exerçait son métier dans le quartier Kyeshero, situé dans la commune de Goma. Ce drame a plongé la ville dans la douleur, la colère, et une profonde inquiétude face à l’escalade de l’insécurité.
Le jeune homme a été tué par deux balles tirées à bout portant, par des assaillants non encore identifiés, malgré les efforts déployés par les forces de l’ordre pour élucider ce crime. Les projectiles ont traversé la porte du véhicule de la victime avant de l’atteindre au niveau du ventre, mettant ainsi fin à sa jeune vie pleine d’espoir et de rêves. Jusqu’à présent, les raisons de cet assassinat demeurent floues, et les autorités n’ont pas encore donné de précisions sur l’identité des auteurs ou le mobile du crime.
Cet assassinat tragique n’est pas un incident isolé. Il s’ajoute à une série de meurtres similaires, notamment celui d’un autre taximan qui a été tué par balle dans la même ville il y a peu de temps. Ces actes violents soulignent l’ampleur de l’insécurité qui gangrène Goma, et mettent en lumière la vulnérabilité croissante des travailleurs des transports dans cette région, confrontés à un climat d’impunité et de violence.
Une ville en deuil et une mobilisation sans précédent
Face à cette insécurité croissante, les taximen de Goma ont décidé d’observer une journée sans taxi le vendredi 27 décembre 2024, en hommage à leur collègue Patrick Ushindi. L’initiative, lancée par l’Association des Chauffeurs du Congo (ACCO), section de Goma, vise à dénoncer la violence qui frappe la ville et à réclamer des mesures concrètes pour assurer la sécurité de tous, notamment celle des travailleurs des transports, de plus en plus exposés à des actes de violence.
La mobilisation a débuté dès le matin, avec des véhicules de taxi parqués au Stade de l’Unité. À partir de cet endroit, un cortège honorifique a pris le départ pour rendre un dernier hommage à Patrick Ushindi. Le cortège a traversé plusieurs quartiers de la ville, passant par la morgue de l’hôpital provincial du Nord-Kivu, avant de se diriger vers Signers, Majengo, et le rond-point Birere. Le trajet a été marqué par la participation de jeunes du club local, qui ont défilé en patins à roulettes, un hommage symbolique à un homme passionné par ce sport, qu’il pratiquait avec des souliers de pneus et dans lequel il formait d’autres jeunes.
Un jeune homme au destin brisé
Patrick Ushindi était bien plus qu’un simple taximan. Passionné par le sport, il s’était également fait connaître dans la ville pour son engagement dans le patinage, un sport qu’il pratiquait avec des souliers de pneus. Il avait formé de nombreux jeunes et était considéré comme un précurseur dans ce domaine à Goma. Ses proches et ses collègues se souviennent de lui comme d’un homme dynamique, souriant, avec de nombreux projets pour l’avenir. Son assassinat brutal a laissé un vide immense dans sa famille, mais aussi dans toute la communauté qui l’avait vu grandir et s’épanouir.
Des appels à la justice et à la sécurité
La famille, les amis et les collègues de Patrick Ushindi ont accompagné la dépouille de leur frère et ami à sa dernière demeure, à Makao, où il a été enterré en présence de ses proches et sa famille. Mais au-delà du deuil, c’est un sentiment de frustration et d’angoisse qui domine chez les habitants de Goma, qui se sentent de plus en plus abandonnés face à l’ampleur de l’insécurité.
Le président de l’ACCO, dans un discours poignant lors du cortège, a exprimé sa colère et son désarroi face à cette violence, demandant à Dieu de s’occuper des malfrats qui ôtent la vie aux jeunes de la ville. Il a également réclamé des mesures fermes et urgentes pour restaurer la sécurité et permettre aux habitants de Goma de vivre sans craindre pour leur vie.
Ce drame met en lumière l’urgence de prendre des mesures pour endiguer l’insécurité qui sévit dans cette ville touristique, devenue un véritable mouroir pour trop de jeunes innocents. La communauté se retrouve ainsi dans une situation de lutte pour sa propre survie, un appel à la justice et à la paix qui résonne plus fort que jamais.
Monique Mpabuka/Lumière News
La Rédaction
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