À l'occasion d'une conférence organisée ce vendredi au Press Club de Bruxelles par l'association Agissons Ensemble pour la RDC, le député national con
À l’occasion d’une conférence organisée ce vendredi au Press Club de Bruxelles par l’association Agissons Ensemble pour la RDC, le député national congolais Laddy Yangotikala, élu de Kisangani, a livré un témoignage poignant et sans concession sur la situation dramatique que traverse la République démocratique du Congo (RDC), notamment dans sa partie orientale.
Devant une audience composée de membres de la diaspora congolaise, d’acteurs de la société civile et de représentants des médias européens, l’élu du peuple a dénoncé avec force l’hypocrisie persistante de la communauté internationale face à ce qu’il qualifie de « guerre oubliée », dont les conséquences humanitaires et écologiques dépassent largement les frontières de la RDC.
« Ce que j’ai vu dans le Sud-Kivu m’a laissé sans voix : une destruction systématique de l’écosystème, sans aucun respect des normes environnementales. »
C’est à l’issue d’une mission parlementaire de contrôle, menée du 17 au 26 janvier 2025, que le député Yangotikala affirme avoir mesuré l’ampleur de l’exploitation illégale des ressources naturelles dans cette province. Des hommes, souvent venus de l’étranger, exploitent les minerais dans des conditions anarchiques, installés dans des campements clandestins, au mépris total des normes environnementales et des droits humains.
Selon l’élu de Kisangani, cette exploitation illicite s’inscrit dans une logique de guerre économique alimentée par des puissances régionales, en particulier le Rwanda, qu’il accuse en s’appuyant sur plusieurs rapports onusiens de soutenir activement des groupes armés tels que le M23.
Il rappelle que ce conflit, amorcé en 1996, a déjà causé plus de 10 millions de morts, en faisant l’un des conflits les plus meurtriers depuis la Seconde Guerre mondiale. Pourtant, malgré cette réalité documentée par les Nations unies et de nombreuses ONG internationales, l’impunité reste la norme.
« Des criminels de guerre continuent de circuler librement, parfois même ici en Europe, accueillis avec des visas Schengen, alors que des populations entières sont massacrées dans les montagnes de Masisi, Rutshuru ou Bukavu. »
Par ailleurs, le député Yangotikala n’a pas hésité à interpeller les institutions européennes, notamment l’Union européenne, la Belgique et la France, leur reprochant un double discours : celui de condamner publiquement les agressions tout en continuant à entretenir des relations diplomatiques et économiques avec les régimes responsables de ces violences.
« Les larmes ont séché, le sang continue de couler. Nous n’attendons plus de discours de compassion, mais des actions concrètes », a-t-il lancé.
Au-delà de la seule République démocratique du Congo, Laddy Yangotikala a élargi son propos à l’échelle planétaire, soulignant que la destruction des forêts congolaises véritables poumons de la planète aura des répercussions globales : perte massive de biodiversité, dérèglements climatiques, migrations forcées.
« Ce n’est pas seulement le Congo qui paiera le prix de cette indifférence. C’est l’humanité tout entière. La guerre n’est pas loin, elle est à nos portes. »
Face à cette alerte grave, le député appelle à une mobilisation citoyenne et politique globale, fondée sur la vérité, la justice et la préservation de la vie humaine et de l’environnement.
La Rédaction
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