Les victimes de la guerre de six jours à Kisangani (2000) brisent le silence. Dans une déclaration publique, elles dénoncent ce qu’elles qualifient d’
Les victimes de la guerre de six jours à Kisangani (2000) brisent le silence. Dans une déclaration publique, elles dénoncent ce qu’elles qualifient d’acharnement injustifié contre leur coordonnateur ad intérim, Chançard Bolukola, et expriment leur soutien indéfectible au ministre de la Justice, Constant Mutamba, actuellement visé par des questions orales avec débat à l’Assemblée nationale.
Lue ce vendredi devant la presse locale à Kisangani, leur déclaration s’adresse directement au Président de la République. Les victimes y pointent du doigt une campagne de pression, d’intimidation et de sabotage orchestrée, selon elles, par certains députés nationaux de la Tshopo.
« Monsieur le Président, Son Excellence Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, notre coordonnateur a.i Chançard Bolukola et le ministre Constant Mutamba sont aujourd’hui victimes de l’incarnation de votre vision. Ils paient le prix de leur refus de céder aux pressions de certains élus nationaux de la Tshopo, qui exigeaient une part de l’argent destiné à l’indemnisation des victimes », déclare le porte-parole du collectif.
« Quand les réponses tardent, certains changent de discours. Ce que l’on saluait hier comme du courage et de l’intégrité est aujourd’hui traité de détournement. C’est une injustice flagrante », dénoncent-elles face aux accusations gratuites contre le coordonnateur ad intérim Chançard Bolukola.
Par ailleurs, elles vantent Chançard Bolukola en le présentant comme l’artisan du redressement du processus d’indemnisation, au bénéfice des 14.818 victimes officiellement recensées.
« Il n’a jamais pris un seul franc à une victime. Au contraire, il a remis le processus sur les rails. Aujourd’hui, chacune des victimes reçoit ses 2.000 dollars », assurent les signataires affirmant qu’une grande majorité des victimes ont déjà été indemnisées et toutes attendent désormais avec impatience le second palier de paiements.
Le collectif accuse ouvertement certains députés de la Tshopo de vouloir politiser un processus à vocation humanitaire.
« Honorable Fontaine Mangala, vos électeurs touchent à peine 2.000 dollars. Pensez-vous qu’ils vous éliront encore en 2028 si vous continuez à piétiner leur dignité ? », interpellent-ils dans leur déclaration.
Face à cette situation qu’elles jugent intolérable, les victimes menacent de se mobiliser dans la rue :
« Si vous êtes vraiment les enfants de la Tshopo, rejoignez-nous pour dire NON à cet acharnement contre la FRIVAO. Laissez Bolukola travailler en paix ! »
Elles saluent également l’engagement du ministre de la Justice, Constant Mutamba, qu’elles considèrent comme une « victime collatérale » d’une lutte contre la corruption systémique.
« Monsieur le Président, vous avez eu raison de le nommer. Il est aujourd’hui ciblé parce qu’il a refusé de partager l’argent des victimes avec ceux qui n’ont jamais souffert », concluent-elles.
Enfin, les victimes lancent un appel solennel au Chef de l’État :
« Nous sollicitons votre implication directe, Monsieur le Président, pour que le processus d’indemnisation arrive à son terme, sous la coordination du comité Bolukola, dans un climat apaisé et à l’abri des manipulations politiciennes.»
La Rédaction
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