ÉDITO : Tshopo, otage de l’égocentrisme ou de l’hypocrisie politique ?

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ÉDITO : Tshopo, otage de l’égocentrisme ou de l’hypocrisie politique ?

La province de la Tshopo a longtemps souffert d’une marginalisation flagrante dans la répartition des responsabilités nationales. Oubliée durant le pr

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La province de la Tshopo a longtemps souffert d’une marginalisation flagrante dans la répartition des responsabilités nationales. Oubliée durant le premier mandat du Président Félix-Antoine Tshisekedi, elle a connu un sursaut d’espoir avec la nomination, sans précédent, de quatre ministres dans le gouvernement de Judith Suminwa. Ce geste, salué comme une promesse tenue, a été perçu par la population comme le début d’une réparation historique d’un profond déséquilibre.

Mais à peine le temps de savourer cet acquis, les vieux démons de la politique politicienne refont surface. Pourtant, les législatives de décembre 2023 avaient consolidé cet élan. Les électeurs, lucides face aux erreurs du passé, avaient opéré un choix mûri, misant sur des représentants capables de défendre, avec responsabilité, les intérêts de la province.

Les débuts furent prometteurs : interpellations courageuses, plaidoyers pour la réhabilitation des infrastructures, mobilisation pour la relance énergétique. Tout laissait croire que la Tshopo entrait dans une nouvelle ère de revendication constructive.

Mais cet élan n’aura été qu’un feu de paille. Très vite, les initiatives parlementaires ont perdu de leur vigueur. Le dossier emblématique de la centrale hydroélectrique, crucial pour l’électrification de la région, s’est enlisé. Autour de lui, les tensions montent, les accusations fusent, les manœuvres politiques se multiplient.

Des figures autrefois saluées pour leur engagement se retrouvent désormais empêtrées dans des luttes d’influence sans fondement apparent. Des élus détournent l’attention de l’essentiel pour se battre autour de miettes, oubliant que le développement de la Tshopo est un enjeu collectif.

Et pourtant, sur le terrain, les chantiers de modernisation de la voirie urbaine de Kisangani avancent, tout comme d’autres projets ciblés. Preuve que le gouvernement central ne se limite pas aux déclarations d’intention.

Mais pendant que certains font avancer des projets structurants, d’autres préfèrent saboter, manipuler, freiner — quitte à bloquer des initiatives susceptibles de transformer durablement la vie des populations.

Alors, à qui profite cette hypocrisie ?

Aux leaders qui, à peine élus, retombent dans les travers de la vieille politique du « Ôte-toi que je m’y mette » ?
À ceux qui sacrifient l’intérêt collectif sur l’autel d’ambitions personnelles ?
À ceux qui préfèrent saborter un projet utile à toute une province, simplement parce qu’ils n’en sont pas les initiateurs ?

Une chose est certaine : cette hypocrisie politique ne profite ni aux tshopolais, qui attendent des résultats tangibles, ni à la République, qui a besoin de stabilité et d’unité pour se développer.

Bien au contraire, elle érode la confiance du peuple, freine la mise en œuvre des projets et fait peser une lourde menace sur l’avenir de la Tshopo.

La Tshopo n’est pas en crise de projets. Elle est en crise de leadership. Les moyens sont là. Les soutiens institutionnels aussi. Ce qui manque, c’est la volonté politique de faire primer la coopération sur la compétition.

Les Tshopolais observent. Et ils jugeront. Il revient à la classe politique de décider : rester prisonnière de ses querelles ou s’élever, enfin, à la hauteur de l’histoire.

La Rédaction
+243850710634

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