La division provinciale de la santé publique de la Tshopo en collaboration avec la faculté de Médecine et de Pharmacie de l'Université de Kisangani
La division provinciale de la santé publique de la Tshopo en collaboration avec la faculté de Médecine et de Pharmacie de l’Université de Kisangani a organisé le samedi 12 Mars 2022, dans la salle de réunions du Guest-House le Triangle de Kisangani, une conférence-débat sous le thème « Faux médicaments en RDC : une menace et un crime contre la santé de la population ».
Dans son mot d’ouverture, le chef de division provinciale de la santé/Tshopo, Dr Francis Baelongandi s’est dit satisfait de l’organisation de cette conférence qui vise à réfléchir sur les mécanismes de lutte contre la circulation des faux médicaments dans la Tshopo.
En effet, Dr. Francis Baelongandi a loué cette collaboration entre la division de la santé et la faculté de médecine et de pharmacie de l’université de Kisangani. Celle-ci, a-t-il souligné, pour garantir la santé de la population.
Il a, par cette occasion, lancé un appel à tous les participants à la conférence et à tous les acteurs impliqués dans la lutte contre les faux médicaments de s’y impliquer et que chacun apporte sa contribution pour mettre fin à cette pratique qui met la santé des tshopolais et tshopolaises en danger.
Pour sa part, le doyen de la faculté de médecine et de pharmacie de l’UNIKIS, Dr Basina Agasa, a signifié que sa faculté est engagée à accompagner le ministère de la santé pour mettre fin à la circulation des faux médicaments, car, a-t-il fait savoir, cette lutte est aussi la sienne et est l’une des responsabilités sociales de cette faculté.
Trois exposés ont successivement été présentés par l’inspecteur provincial de la santé Jean Willy Ngwato, la pharmacienne Margueritte Borive et professeur Starmans Bofoe de la faculté de droit de l’Université de Kisangani.
L’inspecteur Ngwato a axé son intervention sur la législation et la politique pharmaceutique en République Démocratique du Congo, où Il a expliqué notamment le processus à suivre de la fabrication jusqu’à la consommation des médicaments. C’est dans cet ordre d’idée qu’il a parlé des conditions pour l’ouverture et le fonctionnement des établissements pharmaceutiques et des garanties pour l’exercice du métier de pharmacien.
C’est à ce titre qu’il a fait allusion également aux textes légaux et réglementaires régissant le secteur pharmaceutique, notamment l’ordonnance N°27 bis hygiène du 15 mars 1933 sur l’exercice de pharmacie, l’arrêté ministériel N°1250 du 14 mars 2000 portant conditions d’octroi des autorisations d’ouverture et de fonctionnement des établissements, le décret du 19 mars 1952 sur l’art de guérir, pour ne citer que ceux-là.
Pour sa part, la pharmacienne Margueritte Borive de la faculté de médecine et de pharmacie de l’UNIKIS s’est focalisé sur le thème de cette conférence où elle a parlé de la qualité des médicaments, les facteurs favorisant la circulation des faux médicaments dans notre milieu, les classes thérapeutiques les plus concernées et les conséquences de la prise des faux médicaments.
A cet effet, elle a proposé certaines pistes de solutions pour mettre fin à la circulation des faux médicaments.
Pour la détection des faux médicaments, Margueritte Borive souligne notamment la date de péremption illisible, absente ou différente sur l’emballage externe et interne du médicament, l’absence de numéro de lot, absence d’informations relatives à la conservation.
À en croire, Madame Borive, les facteurs qui favorisent la circulation des faux médicaments dans notre milieu sont notamment la porosité des frontières, le nombre insignifiant de laboratoire de contrôle, la faiblesse des systèmes régulateurs, les non pharmaciens déversés dans le secteur pharmaceutique, la demande élevée face à une offre irrégulière des médicaments.
Quant aux conséquences liées à la prise des faux médicaments, Mme Borive note l’échec thérapeutique, l’augmentation de la mortalité et de la morbidité, l’intoxication, traitement prolongé, etc.
Les classes thérapeutiques les plus concernées par la circulation des faux médicaments sont entre autres le secteur des maladies de confort, les dispositifs médicaux, produits et médicaments en rapport avec la covid19, les médicaments vitaux, les anti douleurs, a-t-elle noté.
Face à cette situation, Mme Borive propose notamment l’assainissement du secteur pharmaceutique ; sanctionner les fabricants et commerçants, sensibiliser les autres corporations sur la réglementation pharmaceutique, renforcer la collaboration entre les différents services (ministères de santé publique, Finance, commence, justice, Dgda, DGRAD, etc.)
Le professeur Starmans Bofoe, quant à lui, a exposé sur « la criminalité pharmaceutique en RDC ». Il a orienté sa présentation sur les infractions, les modalités de la répression de l’escroquerie pharmaceutique, les poursuites et les pénalités. Aussi, il a proposé quelques techniques de lutte contre la circulation des faux médicaments, notamment les techniques de la lutte contre les importations défaillantes, le renforcement des offices du ministère publique et de police judiciaire dans les postes de contrôles, l’installation des systèmes d’alertes, la lutte contre les vendeurs sur étalages, ambulants et établissements informels.
Un jeu de questions-réponses a été au rendez-vous ; et Une photo de famille a été prise pour immortaliser cette activité.
La Rédaction
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